Mariage franco indien
Dimanche 15 février 2009, la fête bat son plein.
Les saris hauts en couleurs tentent de voler la vedette aux tenues de Maharajah, et la mariée, plus jolie que jamais, attend patiemment l’arrivée de son prince charmant sur son cheval blanc. Le moment est venu de concrétiser l’union de ces deux amoureux.
Mais avant cela, le futur marié ainsi que la future mariée vivent chacun de leur côté leurs derniers moments de célibat.
La mariée est isolée les trois jours précédant le mariage, avec interdiction pour elle de découvrir son chevalier servant.
Maud enterre sa vie de jeune fille avec ses amis au cours de la cérémonie du henné, le Mindi. On chante, on blague et on la nourrie pendant que deux femmes lui dessinent des arabesques et autres symboles amoureux sur les mains, les avant bras et les pieds. A l’issue du Mindi, on jurerait que la future mariée porte des gants de dentelle tant les motifs sont fins et délicats.
Enterrement de vie de garçon plus mouvementée pour le marié. Toute la famille et les amis sont réunis dans la maison familiale autour du prêtre pour célébrer la séparation d’avec sa mère.
C’est l’effervescence dans la maison. Parents et amis se pressent autour d’eux pour immortaliser sur pellicule ce moment important dans la vie d’un homme. Le prêtre fait son office sous les regards ébahis et étonnés des français présents. L’émotion est de plus en plus palpable dans les yeux de la mère alors que le futur marié se prête au jeu avec un petit sourire.
Comme chacun sait, le mariage n’est pas rose tous les jours, et pour symboliser cela le prêtre lui fait moudre du grain sur une meule en pierre. Ce travail effectué, Manish est prêt à devenir un bon mari et la fête commence par un autre rituel déroutant.
Ses amis lui arrachent tous les vêtements pour mettre un terme symbolique à sa vie passée. Et chacun met volontiers du cœur à l’ouvrage. A ce moment précis, tout le monde se met à danser. Les oncles et les amis le bénissent à coups de billets de 10 roupies avant de les donner aux musiciens qui redémarrent de plus belle dans une joyeuse cacophonie.
Le jour J venu, on sent la pression monter sous le fard de la mariée.
Cachée derrière le décorum fleuri et chatoyant, elle guette l’arrivée de son bien aimé. Chaque minute semble une éternité. Maud entend enfin les musiciens qui précèdent son prince charmant juché sur son cheval blanc. Ayant revêtus leurs plus beaux atours, le marié et son blanc destrier se présentent enfin. Les invités accueillent Manish en dansant au milieu des musiciens enturbannés.
D’abord cachée derrière un drapé, la belle est dévoilée devant son amant.
Les amoureux se découvrent enfin sous le porche étincelant et l’officialisation de leur union peut commencer. Une fois réunis, les amoureux s’avancent vers l’autel en plein air, suivis de leurs invités. Attablés avec le prêtre et leurs parents, la cérémonie débute autour du feu sacré. Les rituels s’enchainent pour unir les enfants de ces deux familles si différentes et proches à la fois.
En lieu et place de corde au cou, les mariés se parent mutuellement d’un collier d’or.
Les voilà unis selon les vœux universellement sacrés du mariage.
Heureux et détendus, ils vont désormais profiter de la fête dont ils sont les vedettes.
Cocktail de lait de coco à la main, tous les convives déambulent devant les buffets où les cuisiniers sont juchés pour mieux les servir.
Une fois rassasiés, les invités défilent devant le trône des mariés pour les féliciter, leur souhaiter bonheur et longévité.
Place à la danse et à l‘effervescence sous le doux climat d‘Hyderabad !
Les invités indiens s’éclipsent relativement tôt, tandis que pour les français le Champagne coule à flot.